d'où je viens

Ma vie a commencé en 1972 dans le nord des Pays-Bas, historiquement une région de tourbe et de pommes de terre, où sous des apparences rudes, il se cache une âme sensible.

 

J’ai grandi dans l’insouciance, la sécurité matérielle et l’amour, base que je ressens tous les jours comme inébranlable dans ma vie.

 

En même temps, le modèle parental, scolaire et sociétal qui m’a été offert était celui de l’autorité, de l’exigence et de la réussite, rempli d’« il faut que », « il convient de » et « c’est ainsi dans la vie ». Les émotions y étaient passées sous silence la plupart du temps, elles mettaient mal à l’aise. Je sais aujourd’hui que ma sécurité affective, ma confiance en moi et mon estime de moi n’ont pas pu se construire en toute sérénité dans ce cadre.

 

Dès mon plus jeune âge, une petite part de moi se rebellait intérieurement contre ce cadre imposé et souffrait de ce manque d’expression des émotions ; les miennes et celles des autres. Intimement persuadée qu’autre chose était possible, je me promettais de « faire autrement quand je serai grande ».

 

Passionnée par la relation humaine et toute cette vie intérieure, je « choisis » pourtant des études de « relations internationales » basées sur l’histoire contemporaine, l’économie, le droit et une langue étrangère, le français.

 

Car l’autre part de moi jouait la carte de la « gentille petite fille obéissante », ainsi rassurée de l’amour et l’appréciation de mes parents, mes profs et, plus tard, mes employeurs en entreprise. D’une scolarité sans difficultés à un bac +4 à l’université de Groningen, ma vie semblait tracée… C’était mon mode de vie et de survie, le seul et unique que je connaisse, celui que j’avais appris sur le bout des doigts.

 

Fin 1994, c’est l’amour qui me transporte à Paris. Et petit à petit, la façade « je vais bien, tout va bien » que j’avais édifiée depuis ma plus tendre enfance, commence à s’effriter…